Titash ekti nadir naam - A River Called Titas

de Ritwik Ghatak, Inde, 1973
Image de

La rivière en tant qu'allégorie, en tant que source de toute forme de vie. Par ses innombrables affluents et ramifications, c'est eIle qui unit - et sépare - les hommes. Aussi, le rythme lyrique et poétique du film est-il ponctué par le courant de la rivière, le flux et le reflux, les inondations et la sécheresse. C'est par des images d'une force épique prodigieuse que Ghatak dépeint le destin d'un village de pêcheurs. II nous montre des êtres humains qui, en raison du dessèchement lent, mais constant, du lit de rivière, perdent non seulement leur source de vie, mais encore leur identité culturelle. Ainsi, ils tombent sous le joug des représentants de l'Etat qui veulent transformer cette nouvelle terre en rizières. La façon dont Ghatak essaie, par une espèce d'elégie, d'assimiler son profond abattement dü a la perte des valeurs traditionnelles et de leurs formes, tömoigne de sa souffrance et de son désespoir suite a la separation imposée en 1947 au peuple bengali. Son cur, en effet, ätait profondöment enraciné dans la partie du Bengale déclarée étrangère. La lutte de tout un peuple pour sa survie constitue le theme de cette uvre qui se consacre comme nulle autre a la misère et aux espoirs des Bengalis. Une femme de pêcheur mourante, dans le lit de rivière déser-tique, cherche de I'eau en creusant un trou dans le sable: une image qui prouve que si la mort est inevitable, la vie finit toujours par avoir le dessus. Chaque fin est a la fois un nouveau commencement.

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Fiche technique

Titre original
Titash ekti nadir naam - A River Called Titas
Titre
Titash ekti nadir naam - A River Called Titas
RĂ©alisation
Ritwik Ghatak
Pays
Inde
Année
1973
Scénario
Ritwik Ghatak; Bahadur Khan; Ahidul Haq
Montage
Basheer Hussain
Musique
Ritwik Ghatak; Bahadur Khan; Ahidul Haq
Image
Baby Islam
Son
Shyam Sundar Gosh
Production
Pran Katha Chitra
Formats
35mm, DVD, DCP
Durée
159 min.
Langue
Bengali/d/f
Interprètes
Rosy Samad (Basanti), Kabari Choudhury (Rajar Jhi), Roussan Jamil (Basantis Mutter), Rani Sarkar (Munglee), Sufia Rustam (Udayaara)

Documents

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Revue de presse

«La rivière Titash» compte parmi es plus beaux films de Ghatak. Contrairement a Ray oü la beauté, liée a l’agonie, est synonyme de douceur, de sensualité et de paix (Le salon de Musique), la beauté chez Ghatak est synonyme de violence, d’éclat furtif et fulgurant - elle ne s’impose pas par la duréem - à l’image d’un ultime sursaut de vie dans un plan. La beauté a les traits d’une convulsion douloureuse. C’est le detail arraché a la representation qui brise la tentation du tableau, c’est un son trivial, brusquement trop réaliste, qui contamine avec bonheur la plasticité figée d’un plan. «La rivière Titash» est un film d’une force et d’une rigueurextrême. Ce film représentele point limite au parcours esthétique de Ghatak.

Charles Tesson

«Der Fluss Titash erzählt, im Rhythmus eins mit Ebbe und Flut des Flusses, vom Verschwinden einer Fischerkommune. Darin verwoben: zwei tragische Frauenschicksale. Die eine wird nach ihrer Hochzeit und der Geburt eines Kindes von Flussbanditen entführt, die andere, Basanti, kümmert sich um das verlassene Kind, verliert es schliesslich. Zugleich verliert der Fluss sein Wasser. Die Fischer werden von grausamen Händlern aus der Stadt vertrieben. Am Ende halluziniert die im Flussbett nach Wasser grabende Basanti sterbend die nächste Generation: Reisfelder, durch die ein kleiner Junge läuft, sein Pfeifen auf dem Grashalm ein fernes Echo der Autohupe in Der Vagabund. Ghatak: 'Es gibt kein Ende der Zivilisation.'»

Filmpodium

«Le film est composé d'images en noir et blanc qui, tels les accords d'une symphonie, se succèdent et semblent condenses a partir d'un bout d'éternité. L'horizon est dissolu, le fleuve se confond avec la mer, l'espace est infini. Ce qui compte, c'est le temps. On y sent la qualité du silence, la résonnance de la poésie cinématographique, sans oublier le sérieux et l'amour d'un metteur en scène qui ne construit pas des illusions, mais qui interprète la réalité en interrogeant des espaces temporels qui fuient ou qui ne font que se former. Inoubliables, les innombrables sequences qui, devant ce décor, assimilent la douleur et le désespoir et, en même temps, parviennent méme a vaincre la mort.»

Bruno Jaeggi

«Regisseur Ritwik Ghatak verschränkt das persönliche Drama seiner Figuren mit dem Untergang traditioneller Lebensweisen. In beeindruckenden Schwarzweissbildern hält er eine Welt fest, die längst nicht mehr existiert.» Tages-Anzeiger

«Titash me rappelle beaucoup d'événements de mon enfance. Vous pouvez me traiter de romantique ou de ce que vous voudrez, mais je peux vous garantir une chose: la mort d'une civilisation, ça n'existe pas. Les civilisations traversent bouleversements et métamorphoses, mais elles ne meurent pas. Les individus meurent, mais l'humanité, elle, suit son cours.»

Ritwik Ghatak

«On pourrait épiloguer longtemps sur les raisons de cette reconnaissance tardive. Elle confirme en tout cas que le travail de mise a jour de nos connaissances en matière de cinema non occidental commence tout juste.»

Jean-Pierre Berthomé, Positif

«Ritwik Ghatak en avait assez du monde et ii ne pouvait se le pardonner. Car, finalement, ii était I'un des cinéastes es plus tenaces que I'Inde alt produits. Contrairement aux autres, il était franc et terre à terre dans son analyse et sa damnation du déclin de la société.» Kumar Shahani

«Ghatak introduit ses heros de différentes façons. Ils symbolisent la lutte humaine pour le bonheur et l'espoir d'une vie heu reuse accessible a tous les hommes de cette terre. Ainsi, notre regard perçoit, au-delà de la vie morose de ses héros, une petite lueur d'espoir.» Swadesh Pal

«Die leidenschaftliche und eindringliche Elegie einer sterbenden Kultur.»

Strictly Film School

«Titash ist eine Art Gedenkfilm für eine Vergangenheit, die für mich weit zurückliegt. Der Film enthält keine politische Aussage. Die Erzählung ist ein stilvolles Epos, und ich habe versucht, diese Atmosphäre in meinem Film einzufangen. Titash hat viele Kindheitserinnerungen in mir wachgerufen, und manche Vorkommnisse, die ich als Kind mit eigenen Augen erlebte, erscheinen im Film in ähnlicher Form wieder. Es war, als würde ich um dreissig Jahre zurückversetzt, in das damalige Ost-Bengalen. Als ich an diesem Film arbeitete, wurde mir klar, dass heutzutage nichts aus der Vergangenheit überlebt, überleben kann. Geschichte ist schonungslos. Nein, alles ist verloren, nichts bleibt.»

Ritwik Ghatak

«Der Fluss Titash ist neben den beiden weiblichen Hauptfiguren die dritte wichtige dramatis personae. Der Fluss ändert seine Launen wie die Menschen. Mal ist er ein gütiger Ernährer, mal ist er indifferent. In der letzten Szene kommt Ritwiks Sicht des Flusses mit all seinen Andeutungen zum Ausdruck. Kurz vor ihrem Tod sieht Basanti ein Reisfeld und keinen Fluss, dies, obwohl man im ganzen Film kein einziges Mal eine Reispflanze sieht. Die Malos haben nie von der Landwirtschaft gelebt. Der Fluss war ihre einzige Nahrungsquelle. Wenn ein Fluss seinen Lauf ändert, lässt er üppiges, fruchtbares Land zurück. Hätten die Malos die Gelegenheit genutzt und ihre Lebensart geändert und wären Bauern geworden, anstatt Fischer zu bleiben, so wäre ihr Überleben auf immer gesichert gewesen. Aber wie der Fluss gemein und unberechenbar ist, so sind die Malos verschlossen und unbeugsam. Sie ziehen den Untergang geradezu an, da sie sich zum Opfer des Systems und seiner angestammten Rechte machen. Die epischen Dimensionen des Untergangs und der Auflösung werden vom Fluss und den Malos zu gleichen Teilen geliefert. Basanti spürtals letzte den Fluss, indem sie diese fatale Tatsache realisiert. Deshalb träumt sie von einem Reisfeld. Auch Ritwik hat versucht, den Bengali etwas zu zeigen, nämlich, dass die natürlichen Vorkomnisse, selbst wenn sie in reicher Fülle vorhanden sind, nicht ausreichen, um ein Land vor dem Untergang zu retten, wenn die Charakterstärke fehlt.»

Alay Basu