Mani Haghighi interdit de sortie
Les mollahs iraniens ont horreur des femmes, de la vie et de la liberté...
Mani Haghighi était sur le point de rejoindre le BFI London Film Festival pour la première de son nouveau film «Subtraction», après l’avoir présenté à Toronto en septembre. À l'aéroport de Téhéran, le cinéaste s'est vu confisquer son passeport sans aucune explication. Les mollahs iraniens semblent de moins en moins sûrs d'eux. Ils ne laissent même plus voyager leurs compatriotes qui sont toujours rentrés chez eux et ont déjà emprisonné des réalisateurs comme Mohammad Rasoulof («There Is No Evil»), Mostafa Al-Ahmad («Poosteh») ou Jafar Panahi («Taxi Téhéran»).
Mani Haghighi a publié une déclaration vidéo dans laquelle il s'excuse auprès du BFI de ne pas pouvoir assister à la première. «Il ne m'ont donné aucune explication satisfaisante pour cette attitude vraiment grossière», déclare-t-il. Il s'est demandé pour quelles raisons le régime iranien veut l'empêcher de quitter son pays et a émis deux explications:
«Il y a deux semaines j'ai enregistré un message vidéo sur Instagram dans lequel j'ai critiqué les lois obligeant à porter le voile et la répression exercée contre la jeunesse qui manifeste contre cela et contre tant d'autres sujets d'injustice. Les autorités ont peut-être pensé qu'en me gardant ici, elles pourraient me surveiller de plus près, peut-être pour me menacer et me faire taire. Le simple fait que je vous parle maintenant à travers cette vidéo est une sorte d'échec à ce plan», ajoute le réalisateur, qui déclare ne pas regretter d'être contraint de rester en Iran comme un «prisonnier» dans son propre pays.
«La deuxième explication est qu'il s'agit d'un exil inversé, qu'ils tentent de faire de mon propre pays et de ma propre maison une prison insupportable pour moi, et qu'ils me punissent en me forçant à y rester prisonnier. Eh bien, je peux vous dire que l'une des plus grandes joies de ma vie est d'être ici, à Téhéran, en ce moment. Il n'y a pas de mots pour exprimer la joie et l'honneur d'être le témoin direct de ce grand moment de l'Histoire. Et je préférerais être ici maintenant que n'importe où ailleurs dans le monde. Alors si c'est une punition pour ce que j'ai fait, allez-y!»
Mani Haghighi a terminé sa déclaration par les trois mots «qui nous ont donné, à nous Iraniens et Iraniennes, tant de joie et de courage au cours des dernières semaines: femme, vie et liberté».
«Subtraction» sera à l’affiche des cinémas suisses en 2023.
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