RAFIKI gagne en justice au Kenya
La réalisatrice Wanuri Kahiu a obtenu que son film, interdit par la censure de son pays car parlant d'homosexualité, soit projeté pendant une semaine.
«Je pleure! Je suis tellement heureuse! Notre Constitution est forte! Merci à la liberté d’expression!» La joie de Wanuri Kahiu, rapportée par Radio France Internationale Afrique (RFI), a explosé à l'annonce de sa victoire: la réalisatrice de RAFIKI, premier film kényan sélectionné en compétition à Cannes (Un certain regard 2018), a obtenu gain de cause lorsque la justice de Nairobi a ordonné sept jours de suspension de la censure. Wanuri Kahiu avait contesté l'interdiction de son film prononcée en avril dernier notamment pour pouvoir présenter son long métrage aux Oscars 2019, qui exigent sept jours de diffusion consécutifs dans un cinéma ainsi qu’une sortie dans le pays d’origine, pour qu’une œuvre soit éligible. C'est aussi un événement considérable pour toute la communauté LGBTI kényane, qui vit dans la peur et doit se cacher car l'homosexualité est un crime selon la loi. Solomon Ombua, activiste cité par RFI Afrique: «C'est surréaliste. Même si l'autorisation ne dure qu'une semaine, ça vaut le coup de célébrer chaque jour.» Ce film «représente un tournant» et une «victoire […] très importante» pour les minorités sexuelles au Kenya.
RAFIKI sortira le 17 octobre prochain dans les cinémas de Suisse romande.
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