Aga

Un vieux couple de Yakoutes de Sibérie vit isolé dans une des régions les plus désolées et les plus froides du monde. Nanook chasse et pêche, tandis que Sedna tanne les peaux et en fait des vêtements. Mais le gibier se fait rare alors que la glace fond chaque année plus tôt. Le Bulgare Milko Lazarov est allé à l’extrême nord de la Sibérie orientale pour rendre compte de la fin irréversible d’une civilisation.

Cantate sibérienne

Ils sont minuscules, perdus au loin, au milieu de ces étendues immenses et glacées, filmées en plans larges. Ils sont vieux et seuls: lui perd la mémoire, elle soigne une douleur sur le côté que Nanook ne remarque pas. Le scooter des neiges de Chena est leur seul lien avec le monde au-delà des steppes. Le jeune homme leur apporte du bois, pour le chauffage, et du pétrole, pour la lumière. Il donne aussi des nouvelles d’Ága, leur fille partie travailler au loin, abandonnant les traditions ancestrales. Ce que son père n’a toujours pas pardonné.

Il y a cent ans, Robert Flaherty tournait son premier documentaire sur les «esquimaux», comme on les appelait à l’époque. Trois ans plus tard, il retournait dans le Grand Nord canadien pour filmer une famille Inuit dont le chef était Nanook, qui donnera le titre à son film Nanook of the North, marquant le début de l’histoire du documentaire filmé. Si c’est bien une fiction que Milko Lazarov est allé tourner dans la république russe de Sakha, avec des acteurs professionnels du cru, l’hommage rendu à Flaherty est évident, ne serait-ce que par le nom donné au vieil homme. La référence au cinéaste américain pourrait d’ailleurs être poursuivie à propos des frontières entre documentaire et fiction. Autant Flaherty introduisit plusieurs scènes «arrangées» dans son film – ce qui lui fut reproché longtemps –, autant Lazarov, avec Ága, donne des images mises en scène certes, mais fidèles au possible à la réalité, avec un rythme posé et une caméra respectueuse et précise, avec une musique discrète mais émouvante. Le résultat est à la hauteur de l’ambition: éviter le récit cataclysmique convenu pour exprimer la fin d’un monde, en proposant une cantate somptueuse qui rend honneur à toutes ces cultures, au nord comme au sud, qui disparaissent inexorablement.

Martial Knaebel

Festivals & prix

Sarajevo Film Festival: Best film

Festival du film de Cabourg: Grand Prix

Eurasian International Film Festival: Best director

Golden Rose Bulgarian Feature Film Festival: Best film, Best director

Ljubljana International Film Festival: Best film

Schwerin Art of Film Festival: Best director

Valladolid International Film Festival: Meilleur nouveau réalisateur

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Fiche technique

Titre original
Aga
Titre
Aga
RĂ©alisation
Milko Lazarov
Pays
Bulgarie
Année
2018
Scénario
Milko Lazarov, Simeon Ventsislavov
Montage
Veselka Kiryakova
Musique
Penka Kouneva
Image
Kaloyan Bozhilov
Costumes
Vanina Geleva, Daria Dmitrieva
DĂ©cors
Ariunsaichan Dawaachu
Production
Veselka Kiryakova
Formats
Blu-ray, DCP
Durée
96 min.
Langue
Jakutisch/d/f + d/i
Interprètes
Mikhail Aprosimov (Nanook), Feodosia Ivanova (Sedna), Galina Tikhonova (Agá), Sergey Egorov (Chena), Afanasiy Kylaev (Truck driver)

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Organisation

Revue de presse

«Dies ist der zweite Film des bulgarischen Regisseurs Milko Lazarov («Alienation») und ein wunderschöner. In schlichten, poetischen Bildern erzählt er eine Geschichte von Liebe, Schmerz und Würde.» Züritipp

«In der Eiswüste Sibiriens webt der Filmemacher eine fiktive Geschichte, die sich realer anfühlt als so manche Dokumentation. Aga ist ein wunderschönes Beispiel einer besonderen Art von Film. Nennen wir es den authenthischen Spielfilm.» Nina Jerzy, NZZ

«Ein anrührend-schöner Liebesfilm vor der imposanten Kulisse des hohen Nordens.» Luzerner Zeitung

«Ein niederschmetternd schöner Film über die letzten Dinge und das Vergessen, gegen das sich ein altes Inuit-Paar stemmt.» Michael Sennhauser, SRF

«Eine poetische Geschichte, die ohne grosse Worte mit ihrem beschaulichen Rhythmus und eingestreuten Sagen spirituell anmutet und berührt. Der Zuschauer verliert sich in den wunderschönen Aufnahmen der gewaltigen Natur und vergisst dabei alles um sich herum.» Oliver Loga, Tierwelt

«Milko Lazaro legt mit Ága ein emotionales Drama vor, das ohne viele Worte auskommt und durch atemberaubende Panoramaaufnahmen beeindruckt. Ungeschönt, roh und eindrücklich.» Noëlle Tschudi, cineman.ch

«Selten hat ein Film auf so einfache und wunderschöne Weise von der tiefen Vertrautheit eines alten Paares erzählt. Ága handelt von der Liebe, der Tradition und einer Kultur, deren Existenz zunehmend gefährdet ist.» Seniorweb

«Grossartige Naturaufnahmen, archaische Lebenswelten, und eine fast vergessene Lebensweise im eisigen Norden. Ága ist wunderschön anzuschauen.» Radio RBB Berlin

«Die Arktis lebt! Sehen lernen in der weißen Tundra von Jakutien.» Der Tagesspiegel

«Ága erzählt mit grossartigen Naturbildern über das berührende Schicksal von dem Rentierjäger Nanook und seiner Frau Sedna.» Naturschutz

«Eine gelungene Kombination aus Gemütlichkeit und erhabenem Epos.» The Hollywood Reporter

«Une fable aussi simple que puissante.» aVoir-aLire

«Visuellement splendide, Ága est une leçon d’amour.» Culturebox France TV

«Sobre et profond, lancé par une intro géniale au son de la guimbarde, Ága captive d'emblée avec ses plans exceptionnels que seule la lumière du Grand-Nord rend possible.» Marine Guillain, 20minutes