Regard personnel sur le port de Gênes, alliant un portrait des dockers et un travail de mémoire. D’une part, les "portuale" retracent leur histoire au sein de la Compania Unica del porto di Genova (fraternité des travailleurs du port de Gênes), qui propose un mode collectif d’organisation du travail et s’engage politiquement (mobilisation de juin 1960 contre la tenue à Gênes d’un congrès néo-fasciste, refus de décharger les navires acheminant des armes, etc.). Mais il ne reste plus que 10% des effectifs de la Compania, la révolution technologique et la privatisation des ports par Berlusconi de la fin des années soixante ayant eu raison de cette démocratie ouvrière. D’autre part, passé et présent s’articulent autour du réalisateur qui travaille pour une firme génoise au début des années 1950. Tanner reprend contact avec sa jeunesse, la ville et les hommes du port, dont il découvre la réalité, mêlant au leur son discours de cinéaste engagé.
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Alain Tanner à propos de son film:
Passionné par le néo-réalisme italien, j'étais allé à Gênes pour la première fois en 1947, simplement pour voir l'Italie, encore ravagée à l‘époque par les effets de la guerre. J'y étais retourné cinq ans plus tard, étouffant dans mon pays natal, la Suisse. J'avais décidé de m'embarquer dans la marine marchande pour voir le monde. Avant de partir sur des cargos autour de l'Afrique, je suis resté une année à Gênes, travaillant dans une compagnie de navigation. Ce fut mon premier contact avec le monde du travail, et avec les hommes de la mer et des ports. Je reviens à Gènes pour la première fois quarante ans plus tard. Je n'y suis jamais revenu pendant ces quarante années. Le port et la ville n'ont pas beaucoup changé d'aspect. Mais ce qui s'y passe est complètement different. La ville est toujours aussi belle, aussi étrange et un peu triste. Le port se meurt. Beaucoup d'autres grands ports se meurent. A Gênes, comme partout en Italie, le contexte économique, social et politique est explosif. Mais on sent aussi que les choses bougent et que le pays est à la veille de réelles transformations. Pendant ces quarante années, j'ai bien sûr (mais avec quelques regrets) abandonné la vie de marin et j'ai fait du cinéma. J'aimerais aujourd'hui mettre l'un au service de l'autre, ou l‘autre au service de l'un. J'aimerais, au travers du cinéma, plonger dans ma mémoire du grand port, scruter le présent et tenter de deviner l'avenir. Gênes, la belle, la triste et 1‘étrange Gênes, me paraît être aujourd'hui la métaphore d'une société en profonde mutation. Mon séjour à Gênes au début des années cinquante fut difficile. J‘étais un peu solitaire, je gagnais à peine de quoi vivre, j'avais des souliers troués et je coupais les cigarettes en deux pour en avoir quarante par paquet. Mais j'ai gardé de ce séjour, qui fut aussi le débui d'une période «initiatique», une marque profonde qui remonte aujourd'hui à la surface et me permet d'aborder ce sujet d'une façon à la fois objective, avec le recul, et complètement personnelle.
Titre original | Les hommes du port | ||
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Titre allemand | Les hommes du port | ||
Titre français | Les hommes du port - Men of the Port | ||
Autres titres | Gli uomini del porto - Los hombres del puerto | ||
Réalisation | Alain Tanner | ||
Pays | Italie | ||
Formats | DVD, DCP | ||
Scénario | Alain Tanner | ||
Montage | Monica Goux | ||
Musique | Arvo Pärt | ||
Image | Denis Jutzeler | ||
Son | Henri Maïkoff | ||
Production | Les Films du Cyclope, Thelma Films | ||
Durée | 64 Min. | ||
Langue | Italienisch, Französisch/d+f+e+i+sp+pt | ||
Acteurs |
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Cinéma du Réel, Paris séances spéciales
Potsdam Film Festival
Rencontres Cinématographiques de Dunkerque
Nyon compétition
Solothurn Filmtage
Namur International Festival of French-Speaking Film
Cine Suizo para América Latina - Medellín
Ecocinema Festival
Minneapolis St. Paul
San Francisco Film Festival
«Ein Dokument des Widerstands, ein direkter und ungekünstelter Blick auf ein Stück Wirklichkeit und zugleich auf ein Stück Utopie in Augenhöhe.» Zoom
«Alain Tanners erster Dokumentarfilm seit vielen Jahren strahlt die gelassene Souveränität eines alten Meisters aus; klassisch gebaut, ruhig erzählt, ganz der Kraft einer stringenten Argumentation vertrauend.» Tages-Anzeiger
«Wahres Kino.» Libération
«LES HOMMES DU PORT, un film vif et enlevé malgré le poids des charges - conteneurs et cargos monstres - qu'on y déplace. Réflexion sur le monde du travail et reflet de l'ambiance de cet univers de dockers, de la sensation de liberté qu'ils éprouvent à faire ce métier qui se transmet de père en fils, il vit de la dignité qui émane de ces hommes, de leur beauté captivante, mais aussi de leurs paroles qui, sans grands discours, vont à l'essentiel. Et si ce film ne tombe pas dans le piège du cliché nostalgique, c'est grâce à l'art du cinéaste qui sait faire le lien entre l'expérience des dockers et son propre travail. (...) Un film qui fait du bien.» Walter Ruggle, Tages-Anzeiger
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