La Belle et la Meute

Mariam, jeune étudiante à l’université de Tunis, est violée au sortir d’une fête organisée dans un hôtel. Elle veut porter plainte, mais elle se heurte à la suspicion, voire au déni, quand ce ne sont pas carrément des menaces. Kaouther Ben Hania s’inspire d’un fait réel et d'un livre pour filmer, caméra au poing, les démarches d’une jeune femme qui réclame justice. Et la réalisatrice tunisienne frappe fort.

Kaouther Ben Hania n’est pas une inconnue pour ceux qui s’intéressent au cinéma tunisien. On doit en effet à la jeune réalisatrice cet objet filmique non identifié, Le Challat de Tunis, mi-documentaire, mi-fiction, qui s’essayait à enquêter sur une légende urbaine d’un jeune Tunisois balafrant les fesses des jeunes femmes. Avec La belle et la meute, Kaouther Ben Hania, paradoxalement, entre résolument dans la fiction pour mieux s’approcher de la réalité. C’est une Mariam hagarde, courant et trébuchant dans la rue, que nous retrouvons après la fête après l’avoir quittée au bas des marches de la salle de danse. Mais cette fois-ci, la caméra ne la quittera plus, se collant à elle, épousant ses moindres gestes, ses moindres faux-pas, donnant le sentiment de suivre chaque plan-séquence en temps réel. La réalisatrice place également des balises, marquant autant de stations du «chemin de croix» de Mariam, donnant à chaque chapitre sa propre tension, sa propre force. Hôpital, poste de police, hôpital de nouveau.

Mariam Al Ferjani (Mariam) donne à son personnage une présence immense, sa détresse nous atteint sans crier gare, les regards de commisération, de mépris, menaçants que lui jettent les femmes et les hommes qu’elle doit croiser à l’hôpital ou au commissariat de police, ont de quoi ébranler le spectateur le plus endurci. En ne montrant aucune violence physique et uniquement la détresse de la jeune femme, Kaouther Ben Hania la décuple et fait de chaque coin de couloir le lieu d’une nouvelle embuscade et maintient ainsi une tension qui ne se libérera qu’à la dernière séquence. Véritable thriller politique, La belle et la meute livre un instantané, presque allégorique, d’un pays et d’une société sur le fil du rasoir auquel s’ajoute un superbe portrait de femme.

Martial Knaebel

Festivals & prix

Cannes 2017: Un certain regard: Prix de la meilleure création sonore

Festival du film francophone d'AngoulĂŞme: prix Valois Magelis du jury Ă©tudiant

Premier prix au Grand Prix du Cinéma du magazine Elle
Mediterranean Film Festival Bruxelles, Special Jury Prize and Cineuropa Prize

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Fiche technique

Titre original
La Belle et la Meute
Titre
La Belle et la Meute
RĂ©alisation
Kaouther Ben Hania
Pays
Tunisie
Année
2017
Scénario
Kaouther Ben Hania
Montage
Nadia Ben Rachid
Musique
Amine Bouhafa
Image
Johan Holmquist
Son
Moez Cheikh, Raphaël Sohier, Florent Denizot, Thierry Delor
Costumes
Nedra Gribaa
DĂ©cors
Moncef Hakouna
Production
Habib Attia, Nadim Cheikhrouha
Formats
Blu-ray, DCP
Durée
100 min.
Langue
Arabisch/d/f oder i
Interprètes
Mariam Al Ferjani (Mariam), Ghanem Zrelli (Youssef), Noomane Hamda (Chedli), Mohamed Akkari (Lamjed), Chedly Arfaoui (Mounir), Anissa Daoud (Faiza), Mourad Gharsalli (Lassaad)

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Organisation

Revue de presse

«Dieser Film ist in Zeiten von #MeToo brandaktuell.» NZZ am Sonntag, Christian Jungen

«Die Geschichte wühlt auf, reisst mit und endet verhalten optimistisch. Ein eindringlicher Film.» Maximum Cinema, Simon Kümin

«Kaouther Ben Hania geht es in ihrem zweiten Spielfilm nicht um die Inszenierung der Gewalt, sondern vielmehr um die institutionelle patriarchale Repression, die ihrer Heldin beim vergeblichen Versuch, ihre beiden uniformierten Peiniger anzuzeigen, widerfährt.» WochenZeitung, Catherine Silberschmidt

«Eine vom Staat geförderte, tunesische Produktion in dieser Form wäre vor dem Arabischen Frühling noch undenkbar gewesen.» SRF Kultur, Selim Peteresen

«Obwohl in Tunesien gedreht, ist «La Belle et la Meute» von Kaouther Ben Hania der passende Film zur #Metoo-Debatte. Wenn er ins Oscar-Rennen ginge, hätte er grosse Chancen auf eine Auszeichnung.» Neue Zürcher Zeitung, Geri Krebs

«Die forcierte Dringlichkeit ihrer Auseinandersetzung mit Willkür und Machismo kommt der Unerträglichkeit einer realen Entsprechung der Filmsituation verdammt nahe.» Thierry Frochaux, P.S. Zeitung

«Aus dem unschuldigen Studentenmädchen wird eine tunesische Jeanne d'Arc. Mariam Al Ferjani liefert das ganze emotionale Spektrum, das die Geschichte von ihr verlangt, überzeugend ab. Ein gut geschriebenes Drehbuch, eine stimmige Dramaturgie und nicht zuletzt ein Casting, das für jede noch so kleine Nebenrolle die perfekte Besetzung gefunden hat.» Alexandra Zysset, Ensuite

«Als ungebrochene Heldin beharrt Mariam bis zum Schluss auf ihrem in der Verfassung verankerten Recht.» WochenZeitung, Catherine Silberschmidt

«Das Thema ist wichtig, die filmischen Mittel sind ambitioniert – so inszeniert die Regisseurin die Handlung in neun Kapiteln, die jeweils eine ununterbrochene Einstellung darstellen.» Tages-Anzeiger, Züritipp

«Eine Parabel kafkaesker Dimension.» Der andere Film, Hanspeter Stalder

«Dieser Film ist von trauriger Notwendigkeit.» Antoine Duplan, Le Temps

«Als erstaunlicher feministischer Thriller ist La belle et la meute vor allem die atemlose Chronik einer Geburt von politischem Bewusstsein.» Télérama

«Ein wahrer Faustschlag.» Catherine Magnin, 20 Minutes

«Ben Hanias mutige Fiktion wird zum Plädoyer für Frauen, aber auch für Recht und Respekt.» Literatur & Kunst, Rolf Breiner

«Un travail sur la narration absolument extraordinaire.» RTS La Première, Vincent Adatte

«On reste estomaqué par la maîtrise de la cinéaste et l'émotion qui se dégage du film.» Libération

«Vergessen Sie Wonder Woman - ich habe meine Heldin in La belle et la meute in Cannes gefunden!» huffingtonpost.com

«Bouleversant et indispensable.» Elle

«Un choc cinématographique.» Première

«Un thriller porté par une comédienne remarquable.» Le Monde

«Un film fort, juste, courageux...qui résonne comme un appel à plus de respect envers la parole des victimes.» Terrafemina

«Bouleversante tranche d'une vie brisée, La Belle et la Meute est une œuvre rare, nécessaire. Ce faux conte d’une nuit parvient malgré tout à s’inscrire comme message d’espoir.» Rolling Stone

«Plongée violente et fascinante au royaume du machisme institutionnel.» avoir-alire.com

«Maîtrisé et percutant.» France Info

«Un film choc, bâti sur une démonstration efficace et brillante, de surcroît remarquablement mise en scène.» mondocine.net

«Haletant et nécessaire.» Hollywood Reporter