Silent Souls - Ovsyanki

Miro demande à son ami Aïst de l’aider à inhumer Tanya, sa femme qui vient de mourir. Il veut  procéder selon la tradition millénaire des Mériens: en brûlant le corps dans un lieu sacré, sur la rive de la grande rivière où seront ensuite dispersées les cendres de la défunte, refermant ainsi le cycle de la vie. Après avoir eux-mêmes accompli ses ablutions, les deux hommes accompagneront Tanya dans son dernier voyage pendant lequel les souvenirs la feront vivre une dernière fois. Le jeune réalisateur Aleksei Fedorchenko compose une poésie élégiaque qui rend hommage à une culture qui persiste et continue de vivre dans un coin perdu aux abords de la Volga. Ovsyanki (Ames silencieuses), dont le dépouillement extrême ne peut que susciter l’émotion, nous emporte dans un périple, à la fois géographique et temporel, bouleversant de beauté.

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Le dernier voyage
Les Mériens forment un sous-groupe ethnique du domaine finno-ougrien, dont l’origine remonte à des millénaires et s’étendait de la Hongrie jusqu’à la Finlande. Ils furent par la suite assimilés par les slaves russes. On assiste toutefois à une tentative de faire revivre cette culture située dans le bassin de la haute Volga. Dans la petite ville de Neya, Miro est directeur d’une papeterie où travaille comme photographe Aïst – qui écrit aussi des poèmes. Il lui demande de l’accompagner en tant qu’ami du couple et de la défunte, mais aussi parce qu’il connaît les rites traditionnels du deuil mérien. Miro refuse en outre que des mains étrangères touchent le corps de celle qu’il a follement aimé.  Après lui avoir fait la toilette des morts – scène remarquable, filmée dans une atmosphère picturale rappelant l’école hollandaise, dans les tons atténués par une lumière à contre jour et par une observation soucieuse des détails –, les deux hommes emmènent la jeune femme pour un dernier voyage, vers le grand fleuve qui est la source de la vie, selon la tradition mérienne. Ce dernier périple pour atteindre la Volga sera aussi l’occasion pour Miro de se remémorer les grands moments qu’il a partagé avec Tanya, leur rencontre, leur mariage, puis la vie quotidienne, osant décrire les détails les plus intimes, vantant la pureté sensuelle de la jeune femme. Aïst se souvient aussi, en voix off, car il l’a aussi aimée, avant qu’elle n’épouse Miron. Ce dernier ne l’ignore pas, mais, loin de les séparer, cet amour partagé rapproche les deux hommes dans une douleur commune.

Inspiré d’une nouvelle de l’écrivain russe Denis Osokin (qui a participé à l’écriture du scénario), le troisième film du cinéaste Aleksei Fedorchenko se révèle un poème d’une somptueuse richesse plastique, réflexion habitée du silence de la musique des âmes mortes, drapées ici de la séduction charnelle de Tanya.
Martial Knaebel

 

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«Le titre original de mon film, Ovsyanki, signifie en russe «bruant», une espèce d’oiseau proche du moineau. Ces petits volatiles jaunes et verts sont tellement répandus en Russie que plus personne n’y prête attention. Les personnages de mon film ont quelque chose de ces bruants: à première vue anodins mais d’une grande richesse intérieure pour qui les observe avec acuité.»
Aleksei Fedorchenko

Festivals & prix

Mostra dell'Arte Cinematografica di Venezia:

Best Camera (Mikhail Krichman)

FIPRESCI-Price of the international Critics Association

Golden Mouse by the international Jury of Online-Critics

Premio Nazareno Taddei

Special Mention Premio SIGNIS


Mar del Plata Filmfestival: Bester Regisseur, bestes Buch

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Fiche technique

Titre original
Silent Souls - Ovsyanki
Titre
Silent Souls - Ovsyanki
RĂ©alisation
Aleksei Fedorchenko
Pays
Russie
Année
2010
Scénario
Aleksei Fedorchenko, Denis Osokin - nach dem Roman “The Bunt
Montage
Sergei Ivanov
Musique
Andrei Karasyov
Image
Mikhail Krichman
Son
Kirill Vasilenko
Costumes
Anna Barthuly
Production
Igor Mishin, Mary Nazari
Formats
35mm, DVD, Blu-ray
Durée
77 min.
Langue
Russisch/d/f
Interprètes
Yuliya Aug (Tanja), Igor Sergeyev (Aist), Viktor Sukhorukov (Vesa), Yuriy Tsurilo (Miron)

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Date(s) de projection Projection(s)
Organisation

Revue de presse

«Es ist ein Film über Liebe und Freundschaft und er hat ein Rezept gegen die Einsamkeit - die Zweisamkeit.» 3sat

«Wortkarg wie bei Aki Kaurismäki, aber im sexuellen Begehren und in ihren seelischen Aufwallungen ungleich leidenschaftlicher ... in diesem so berührend sanften, abgeklärten, ja nahezu weisen, aber zugleich von vulkanischer Hitze durchsetzten Film.» Bettina Spörri, NZZ


«Eine berührende Ergründung über die  Kraft der Liebe. Es sind solche unerwarteten Begegnungen, die das Festival zu einem Ereignis machen.»
NZZ, Susanne Ostwald

«Der Film strahlt einen tiefen Frieden aus.»  Filmdienst

«In diesem versponnenen Drama will ein Russe seine verstorbene Frau rituell bestatten. Und in starken Bildern erinnert er sich an ihre grosse Liebe. Zu Recht gewann Silent Souls am vorletzten Filmfestival Venedig den Kritikerpreis.» Pascal Blum, Züritipp

«Ein kleines Wunder der Sinnlichkeit und der Nostalgie.» Marianne

"Un des plus beaux films de ces derniers temps."
RSR/Synopsis

"Les 75 minutes de Silent Souls chantent la sensualité des femmes, des paysages russes, et même de la mort."
20 minutes

«Silent Souls ist eine im besten Sinn lyrische Reise in die Schönheiten der Landschaft und Natur, ein Film über den Wert von Traditionen und ihr Echo in der Gegenwart. Es ist im Kern auch die Geschichte einer mehrfachen Liebe, ein atemberaubend fotografierter Ausflug in die Kunst des Erzählens, der nicht umsonst in Venedig für die beste Kameraarbeit ausgezeichnet wurde.» movie news

«Silent Souls erzählt mit atemberaubend schönen Bildern und voll suggestiver Kraft von Liebe und Tod, Traditionsverlust und Anknüpfen an archaische Sehnsucht.» Brigitta Rotach, Medientipp

«Mit der Macht der wunderschön gefilmten Bilder und der bedachtsam gewählten Worte kann Fedorschenko einen gewissen Sog erzeugen, der einen anfangs auch Unwahrscheinliches glauben lässt.» Eduard Ulrich
«Verhaltene Dialoge und Off-Kommentare voller Lyrik und Geheimnis, dazu eine wunderbar unaufdringlich die Natur und das soziale Umfeld einfangende Kamera, und die beiden Hauptdarsteller, Igor Sergejew und Yuri Tsurilo, geben der Ballade von der Unmöglichkeit, die eigene Individualität wirklich frei zu leben, eine ungemeine Kraft. Der ganze Film atmet die Schönheit eines surrealistischen Gedichts. Man versinkt in einer Welt, die einem vollkommen fremd erscheint, und wird zugleich angeregt, über die eigene Existenz nachzudenken.» Peter Claus

«Wer die Musse findet, sich komplett in dieser Erzählung zu verlieren, wird mit schönen Bildern, skurrilen Gegebenheiten, einem einnehmend ruhigen Erzählfluss und der Darstellung einer aussergewöhnlichen Männerfreundschaft belohnt.» P.S.

Stück für Stück erleben wir, wie verschieden gedacht, empfunden und entsprechend gehandelt wird. Faszinierend! Keine ethnografische Studie, sondern eine erfundene Männergeschichte, die uns aber mit viel Geschick für Blickwinkel, fremde Landschaften und Töne in neue Welten entführt. Nicht nur traurig! Meisterlich. Ronorp

"Road movie funèbre avec une pointe d'humour noir, Silent Souls n'est dès lors jamais moins que  fascinant."
Le Temps

"Voyage envoûtant aux confins de l'histoire russe."
Le Monde

"La finesse et la force d'une dentelle résistante."
Positif
«Eine bezaubernde Reise an die Grenzen des russischen Seins.»
Le Monde

«Es ist wahr, dass die Vorstellung von Raum in Russland verwirrend ist und manchmal dieses Gefühl von Fremdheit wachruft. Man kann einen ganzen Tag reisen und muss sich eingestehen, dass die effektiv zurückgelegte Distanz winzig ist. Quer durch diese Landschaften und Urbanitäten suchte ich einen ganz besonderen Seelenzustand, verbunden mit dem Zustand der Natur.»
Aleksei Fedorchenko

«Quel rapport entre les bruants, petits passereaux chanteurs, et les Mériens, peuplade finno-ougrienne qui s'est depuis longtemps fondue dans la grande nation russe? Si la question vous intrigue, il faut absolument voir Le dernier voyage de Tanya. Un film aussi difficile à décrire autrement que par ce bon vieux cliché: un concentré "d'âme russe".» Le Temps, Norbert Creutz

«Un voyage envoûtant aux confins de l’histoire russe.»
Le Monde

«Une petite merveille sensuelle et nostalgique.»
Marianne

«Les moments de magie qui traversent le film de Aleksei Fedorchenko révèlent une forme de spiritualité laïque qui, si elle n’existait pas, demanderait à être inventée.»
Première

«Narrée en voix off par l'un des deux protagonistes, traversée de retours en arrière d'une sensualité fulgurante, cette intrigue pour le moins ténue tisse un parallèle entre la nudité terrienne de ce corps de femme promis au néant et la disparition d'une culture. Le dépouillement de la narration, le lyrisme des paysages, la célébration élégiaque de la finitude des choses et des êtres ouvrent au spectateur un espace qui lui représente ce qu'il a lui-même perdu de plus cher.»  LE MONDE

«Verhaltene Dialoge und Off-Kommentare voller Lyrik und Geheimnis, dazu eine wunderbar unaufdringlich die Natur und das soziale Umfeld einfangende Kamera, und die beiden Hauptdarsteller, Igor Sergejew und Yuri Tsurilo, geben der Ballade von der Unmöglichkeit, die eigene Individualität wirklich frei zu leben, eine ungemeine Kraft. Der ganze Film atmet die Schönheit eines surrealistischen Gedichts. Man versinkt in einer Welt, die einem vollkommen fremd erscheint, und wird zugleich angeregt, über die eigene Existenz nachzudenken.» Peter Claus, getidan

«A lyrical Russian tale.» Hollywood Reporter

«A perfect example of film’s ability to take viewers into other worlds, Silent Souls is a profound and moving cinematic poem about love and loss, set against the bleak landscape of central western Russia.» Screen International

«The film I’d love to see win the Golden Lion in Venice this year is Aleksei Fedorchenko’s Silent Souls, a lovely poetic Russian story about two men who drive to a river shore to cremate a woman: the wife of one, and briefly a lover of the other.»  Telegraph

«There's never been a road trip quite like this in cinematic history.» Washington Times

«The slogan of the film was tenderness. We wanted tenderness to be transformed into nostalgia; tenderness and nostalgia were to become synonymous with love.» Fedorchenko.