Umoregi - La forêt oubliée

de Kohei OGURI, Japon, 2005
Image de
Ce film de Kohei Oguri, présenté à la Quinzaine des réalisateurs 2005, est un éloge discret à la valeur du passé. Le besoin de se souvenir, de garder la mémoire, que ce soit au travers de récits, de contes que les générations se transmettent, est ici mis en avant en permanence. Les personnages, comme cette vieille dame dont le conseil de famille a voté le départ en maison de retraite, ou les lieux, comme la forêt pétrifiée, sont eux aussi des témoins, des empreintes, de ce passé que d'irrespectueux adultes voudraient mettre de côté et oublier.

Le film, dans son traitement, mêle le conte imaginaire à la réalité, jusqu'à la confusion, ceci par un montage habile. Les diverses histoires finissent ici aussi par se rejoindre, en de belles scènes poétiques. On appréciera particulièrement la fin du film, centrée sur un festival prenant place dans la fameuse forêt pétrifiée qui donne indirectement son titre au film. Ce décors aux aspects lunaires, à la limite du réel, est à lui seul facteur d'une poésie que l'on vous laissera apprécier.

Festivals & prix

Cannes, Quinzaine des réalisateurs
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Tursak
artwork

Fiche technique

Titre original
Umoregi - La forêt oubliée
Titre
Umoregi - La forêt oubliée
Réalisation
Kohei OGURI
Pays
Japon
Année
2005
Scénario
Kohei Oguri, & Tsukasa Sasaki
Montage
Nobuo Ogawa
Musique
aus
Image
Norio Teranuma
Son
Masato Yano
Décors
Yoko Yoshinaga & Koichi Takeuchi
Production
K.Oguri, C. Yamamoto, I.Sato, F. Sunaoka
Formats
35mm
Durée
93 min.
Langue
Japanisch/d/f
Interprètes
Karen (Machi), Hiromitsu TOSAKA (Tomo), Tadanobu Asano (San-chan), Akira SAKATA (der Fischhändler/le poissonnier), Taka OKUBO (der Tofuhändler/le vendeur de Tofu), Sumiko Sakamoto (Grossmütterchen Tomie/Mamie Tomie), Yuko TANAKA (Machis Mutter/la mère de Machi), Mitsuru HIRATA (Machis Vater/le père de Machi), Ittoku KISHIBE (Marui, der Schreiner/le menuisier)

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Date(s) de projection Projection(s)
Organisation

Revue de presse

«Landschaften der Vergangenheit, des Vergessenen und auch der Phantasie, deren Bäume in das Hier und Jetzt wachsen, beschränken sich in «Umoregi» nicht nur auf den mysteriösen Wald, sondern sind allgegenwärtig und atmen immer dann Tagesluft, wenn Menschen Geist und Seele dafür offen lassen. Die Unbefangenheit des Kindesalters ist in dieser Hinsicht ein besonders fruchtbarer Boden. Für ein Kinopublikum, das sich nicht vor einer assoziativ-atmosphärischen Erzählweise scheut, hält Oguri eine dichte Bilderwelt bereit, deren vordergründige Einfachheit oft erst bei näherer Betrachtung Tiefe verrät. Oft wiegt eine Randbemerkung zur Wirklichkeit stärker als die Wirklichkeit selbst.»
Till Brockmann, NZZ


Besonders faszinierend ist das titelgebende Motiv: Eines Tages entdecken die Stadtbewohner einen durch einen Vulkanausbruch zugeschütteten Wald unter dem Krocketfeld. Er wird freigelegt, und tief unten in der geheimnisvollen Düsternis feiert man zwischen schwarzen Baustämmen ein Fest. Ein andermal blicken Jugendliche aus dem dunklen Wald auf hell erleuchtete Figuren, die durch den Wald fliegen. Diese und andere Szenerien lassen an einen Traumzustand denken oder an eine phantastische, fremdartige Welt - und dies, obgleich sich reale Menschen in meist realen Settings aufhalten. Die aufgehellten Bildpartien oder das Dämmerlicht, das in seiner Unwirklichkeit an das Day-for-Night-Verfahren erinnert, ist nicht zuletzt auf die filmische Technik zurückzuführen: Mithilfe einer High-Definition-Kamera und digitaler Nachbearbeitung gelang es Kohei Oguri, den Bildern eine hohe Künstlichkeit zu verleihen.Wenn man sich vom Gedanken an gängige Erzählkonventionen löst und sich dieser Bilderwelt vollkommen hingibt, wird diese vibrierende Atmosphäre von enormer Intensität erst richtig erlebbar.
Andrea Lüthi, Cineman


Dans ce récit digne d'un conte de fées, les paysages japonais peuplent les silences et contribuent à la vision du monde simple et reposante du réalisateur Kohei Oguri. Un film émouvant et poétique qui met en avant les richesses immatérielles, à commencer par les pensées et les rêves.
Le Figaro

Dix ans après «L'Homme qui dort», le discret Kohei Oguri est de retour avec «Umoregi - La forêt oubliée». Le tableau impressionniste d'une bourgade de province entre traditions et modernité, réalité et imaginaire. Magique!.... Miracle d'un tournage en vidéo digitale haute définition, nouvel équipement dont le cinéaste a su tirer une texture d'image inédite. Le son, avec ses multiples voix off, ses musiques délicates (Arvo Pärt, entre autres) et ses silences, n'est pas moins travaillé. A l'évidence, il s'agit là d'un art poétique, mais pas aussi nostalgique et déconnecté qu'on pourrait le craindre. Plutôt une manière réaliste, pacifique et toujours émerveillée d'être au monde. Une manière résumée par ce «Viens, je vais te montrer un endroit que j'adore» de Tomo à Machi lors de leur escapade. Ou encore par ce simple «merci» autrefois prononcé par Machi à l'enterrement de son chien. Evoqué par sa mère lors d'une sortie au restaurant, il nous tire les larmes des yeux. Grandeur du cinéma lorsqu'il est réellement habité!
Le Temps

A l'instar du manga et de la littérature, le cinéma japonais a ceci de fascinant qu'il compte dans tous les genres, populaires ou non, des auteurs de talent. Des auteurs capables de continuellement remettre en cause la narration classique pour proposer un cinéma onirique, sensoriel, où ce sont les images plus que les dialogues qui font sens. Quelques mois après le délicieux et déroutant The Taste of Tea de Katsuhito Ishii - que l'on a ici découvert qu'en DVD -, Umoregi (sortie prévue dans les salles romandes en juin prochain) est un nouvel exemple, brillant, de ce cinéma libre et roboratif comme peuvent par exemple l'être les romans d'Haruki Murakami. Dans ce film de Kohei Oguri, le récit passe donc au second plan; seuls importent les personnages, les rapports qu'ils entretiennent et, évidemment, les images. Des images picturales proposées dans des plans agencés de manière architecturale et chromatique, eux-mêmes imbriqués dans des séquences qui s'admirent plus qu'elles ne se vivent. On est bien là dans un cinéma impressionniste qui ne se révèle pas totalement, un conte volontairement hermétique afin que le spectateur en retire ce qu'il souhaite. Un cinéma qui peut donc déstabiliser mais a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent.
La Liberté

Chaque séquence, conçue comme une attraction atonale et autosuffisante, révèle un art constant du détail et de la composition. Et surtout une très belle texture: tourné en numérique, le film atteint une délicatesse rare sur ce support, inventant d'étonnantes coleurs-lampions, à la fois chaudes et étouffées. Elles couvent comme des feux sous la cendre, à l'image du scénario, amorçant de multiples récits qui resteront virtuels.
Cahiers Cinéma

Le film s'impose comme une version asiatique du sublime "Big Fish" de Tim Burton. Une célébration de l'imaginaire pleine d'invention.
Live

Oguri sait faire partager aux spectateurs son sens du mystère et de la beauté. Au fur et à mesure que l'histoire avance, la réalisation s'approche de l'oeuvre picturale et devient de plus en plus captivante, nourrie de poésie et de rêves, sans esthétisme artificiel. Bien accompagné musicalement, le film exalte l'accord entre l'homme et la nature, rappelle la valeur de ce passé conservé par les contes transmis à travers le temps et fait l'éloge de la fiction qui peut donner un sens à la vie. On sort de la projection ému, admiratif, heureux et apaisé.
Centre France